Rencontre du 7 novembre

Publié le par Ch.L, Créactifs

Voici un article assez vaste dans lequel j'ai le plaisir de placer quelques éléments permettant à tous de participer.

Vous trouverez donc à la suite, le projet de résumé "officiel" de ma thèse ;
des extraits

des Recherches philosophiques de Ludwig Wittgenstein, puis des extraits d'un article de Martin Duru, Mille vies en tourments, d'une série de petits articles sur le vocabulaire de Wittgenstein, par Chiara Pastorini, le tout extrait d'un beau dossier de Philosophie Magazine d'octobre dernier. J'invite tous ceux que j'aurai incité à mieux connaître Wittgenstein à commander ce numéro très réussi.





Pratiquer la philosophie à  l'école depuis Wittgenstein : pour un autre rapport au savoir.

 

Enseignant en classes élémentaires et titulaire d'un DEA de philosophie, je propose depuis quatre ans à des élèves de 8 à 11 ans une activité péri-éducative de discussion à visée philosophique.

 

L'oeuvre de Wittgenstein inaugurant une pratique nouvelle de la philosophie centrée sur l'éthique, il m'a paru qu'elle devrait innerver le dispositif que je mettais en place et m'orienter dans la compréhension de la pensée des enfants. Selon Wittgenstein nous sommes malades des confusions dont notre langage est porteur : la question ouverte par la pratique de l'échange philosophique entre enfants est celle de la possible prévention de ces maladies.

 

Au-delà de l'intérêt culturel et proprement philosophique de construire  ensemble, enfants et adultes, sur un modèle de problématisation que je propose, une démarche de pensée paradoxale, solidaire et respectueuse du génie propre de chacun, je veux mettre en évidence les implications de l'expérience sur un plan plus strictement pédagogique, faisant de la philosophie, avec Montaigne, "celle qui nous instruit à vivre", parce qu'elle ouvre le chantier d'un autre rapport au savoir.

 

Les expériences menées en France depuis l'exemple nord-américain de Mathew Lipman et spécialement autour de Michel Tozzi assument plus ou moins explicitement et sous des formes diverses une fonction de régulation et d'évaluation du système éducatif par ses acteurs. Ma pratique s'inscrit d'autant plus résolument dans cette logique qu'elle réaffirme l'importance de la pédagogie, en la requalifiant, dans un moment où le projet social sur l'école et les réformes politiques la dénoncent ou l'évacuent. La pédagogie, que l'on peut redéfinir en la distinguant de la didactique comme de l'éducation, a pour fin l'évaluation (donc la valorisation) individuelle et collective des compétences ou des savoirs. En y renonçant, et en privilégiant des activités objectivement sanctionnables et discriminantes à court terme, l'école faillit dans sa mission de rendre autonomes des jeunes qui ne trouveront pas ailleurs l'étayage nécessaire.

 

Cette thèse s'appuie sur les interventions des enfants et leur intelligence des rapports humains : le déploiement raisonné de problématiques philosophiques classiques comme celles de la justice ou du temps leur permettent de faire évoluer leurs conceptions anthropologiques spontanées, ce qui est l'essentiel du projet wittgensteinien. Ce que je définirai comme leur "intelligence sensible" trouve, dans le dispositif d'écriture et d'échange qui s'institue progressivement, matière à composer des expériences de pensée qui, en retour, confortent ou déstabilisent nos réflexions d'adultes.

 

ChL.

 

 



 

Les

 

ChL.

 

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